Chargement ...

Les Japonais ont-ils un brevet de longévité?

La médecine venue d’Extrême-Orient a aujourd'hui de nombreux adeptes. Presque tout le monde aujourd'hui sait ce que sont la médecine alternative, l'acupuncture ou l'énergie vitale du chi. La plupart des gens ne les associent cependant qu'à la Chine. Dans un sens, cela est justifié, car c'est de l'Empire du Milieu que provient la médecine traditionnelle chinoise (MTC – en anglais TCM – Traditional Chinese Medicine), mais ses manifestations se retrouvent dans toute la région de l'Asie orientale, y compris au Japon, pays réputé pour sa la santé et la longévité de sa population. Les Japonais ont-ils donc découvert le brevet pour vivre longtemps et en bonne santé ?

Le Japon, ou « le pays des vieux »

Aujourd’hui, l'espérance de vie au Japon est la plus élevée au monde et est (selon les données de 2017) de 81,1 ans pour les hommes et de 87,3 ans pour les femmes. Les données démographiques sont alarmantes : elles montrent qu'en 2019, les personnes de plus de 64 ans représentaient 28,4 % de la population japonaise, alors que les enfants de moins de 15 ans n'en représentaient que 12,1 %. Mais le problème du vieillissement de la population est commun à tous les pays très développés, dont le Japon fait sans aucun doute partie. Nous allons cependant nous pencher aujourd'hui sur un seul élément de ce puzzle et réfléchir à la raison pour laquelle les Japonais vivent si longtemps.

Selon les scientifiques, cette situation est due à plusieurs facteurs. Le premier et le plus important est le régime alimentaire. Riche en fruits de mer, en légumes (les Japonais en tirent jusqu'à 30 % de leurs besoins caloriques quotidiens) et en riz, il est tout à fait équilibré. En outre, beaucoup de gens au Japon suivent le fameux principe du Hara hachi bu, qui signifie en traduction libre « ventre plein à 80% ». Les Asiatiques prennent plusieurs repas par jour, mais en plus petites portions, et les différents plats sont servis sur plusieurs petites assiettes. Cela prolonge le temps de consommation et donne à l'estomac le temps d'envoyer des signaux au cerveau pour lui indiquer qu'il est plein. De nombreux Japonais terminent leur repas dès les premiers signes de satiété, sans se laisser aller à une suralimentation qui accélère l'oxydation des cellules et le vieillissement de l’organisme.

Les as en matière de longue vie en bonne santé (se manifestant, entre autres, par une moindre incidence de la démence sénile) sont les habitants de l'île d'Okinawa, où vit le plus grand nombre de centenaires par mètre carré au monde. Pourquoi là en particulier ? Un microclimat favorable, une bonne alimentation (à Okinawa, le régime alimentaire est encore plus restrictif que dans d'autres régions du Japon, entre autres car il réduit radicalement la consommation de sel et s’élève à environ 1800-1900 kcal par jour) et une culture du loisir (compris comme ikigai : le bonheur d'être constamment occupé) constituent, d’après les habitants, le secret de leur longévité. Le fait qu’à Okinawa de nombreuses personnes, si elles le peuvent, se déplacent à pied – et l’activité physique, comme on le sait, est très bonne pour la santé – n'est pas sans importance.

La santé à la japonaise

Un élément de la bonne santé des Japonais est aussi leur système de santé. Même dans les plus petites villes, on trouve des pharmacies bien approvisionnées, auxquelles les habitants sont « affectés » – c'est là que se trouve leur dossier de suivi médical et que leur santé est surveillée, pour pouvoir réagir suffisamment tôt en cas d'écart par rapport à la norme. De quelle manière ? Par exemple, le fait qu’un patient dépasse le tour de taille admissible le qualifie pour un rendez-vous chez un diététicien et un psychologue. Tout cela pour permettre au système de santé, grâce à la prévention, d'éviter un traitement coûteux pour diverses maladies chroniques comme celles liées au cœur. C'est pourquoi le Japon est considéré comme un pays de gens minces et en bonne santé.

La médecine traditionnelle chinoise (MTC) contribue également à la bonne santé de la société. Probablement arrivée au pays des cerisiers en fleurs entre le VIIe et le IXe siècle, elle s'y est installée définitivement. Aujourd'hui, les Japonais utilisent en particulier les bienfaits de l'acupuncture, ainsi que des mélanges uniques de plantes médicinales qui aident à résoudre de nombreux problèmes quotidiens. Ceux ont pu être élaborés entre autres parce qu'on estime que les îles japonaises sont couvertes à 50% d’une végétation endémique que l'on ne trouve nulle part ailleurs (ou en très peu d'endroits) dans le monde.

La médecine naturelle japonaise, basée sur la MTC des premiers siècles de notre ère, est appelée Kampo et est prise très au sérieux en Extrême-Orient. De nombreuses conférences sont organisées pour la faire connaître, et les patients souffrant de troubles mineurs, et parfois de maladies un peu plus graves, s'adressent souvent aux herboristes locaux. Il n'y a en outre aucun problème pour s’approvisionner soi-même en herbes, qui sont traitées là-bas presque comme nos compléments alimentaires, grâce à un réseau développé d'herboristeries où l'on peut facilement trouver des produits spécifiques comme les racines de ginseng, l’eleutherococcus, l’astragale de Mongolie, le rhizome de gingembre ou de curcuma.

Il n'est cependant pas nécessaire d'aller jusqu’au lointain Japon pour profiter des bienfaits de la médecine naturelle locale. En Belgique, on peut se procurer entre autres le complément alimentaire Bi.Bran, qui puise à pleines mains dans le savoir multiséculaire de l’Extrême-Orient. Des ingrédients comme le son de riz et les substances issues des champignons shiitake ont une influence positive sur le système digestif, en facilitant l'absorption des nutriments dans le sang.

 

Sources :

Janina Rubach-Kuczewska: Życie po japońsku (La Vie à la japonaise). Varsovie, Iskry, 1985.

Pałasz-Rutkowska E., Starecka K., Japonia (Japon), Varsovie, Éditions TRIO, 2004

Simon Singh, Edzard E. Ernst, Trick or treatment?: Alternative medicine on trial, London : Bantam Press, 2008

Traditional Chinese Medicine: In Depth, NCCIH, 1er avril 2009 [consulté le 2017-09-21] [archivé de l’adresse le 2015-02-03]

Population Estimates Monthly Report (ang.). Statistics Bureau. [consulté le 2017-04-21]. https://ncez.pl/